Les légendes parlent d’une mystérieuse divinité qui vivrait dans les profondeurs du lac Kivu sous les traits enchanteurs d’une sirène, ensorcelant les hommes crédules. Seulement voilà, ses charmes dissimulent une grande cruauté – les récits parlent d’une funeste caverne où les malheureux seraient mis à mort.

Si l’existence de créatures mythiques reste à prouver, il se trouve bel et bien une menace dans ce lac merveilleux, sous la surface : la présence de méthane, un gaz mortel prêt à jaillir à tout moment. Et le projet de l’État de l’extraire pour en tirer de l’énergie ne fait qu’aggraver ce risque.

Les eaux cristallines du lac, blotti entre le Rwanda et la République démocratique du Congo (RDC), foisonnaient autrefois de poissons de toutes sortes. Mais, depuis quelques années, les stocks s’amenuisent, mettant en péril la subsistance des pêcheurs de la région.

Cette richesse écologique témoigne de l’importance de ce réservoir immense niché au cœur de l’Afrique de l’Est, d’une superficie de 2 700 kilomètres carrés et d’une profondeur moyenne de 220 mètres, voire jusqu’à 475 mètres par endroits, ce qui en fait le vingtième lac du monde par sa profondeur.

Mais, depuis quelques années, c’est pour une autre raison, plus inquiétante, que le lac Kivu suscite l’attention des scientifiqu