L’article de la semaine

Pourquoi cet article

Pour comprendre les enjeux complexes du conflit qui se déroule dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), nous vous proposons cette semaine une revue de la presse locale et internationale sur les stratégies des différents acteurs qui s’affrontent dans cette zone frontalière riche en ressources. Cette étude de cas est intéressante pour les élèves de terminale, car elle montre que les conflictualités actuelles sont devenues complexes et impliquent souvent des acteurs non étatiques qui n’hésitent plus à s’en prendre aux populations locales.

S’il ne fallait retenir qu’une citation

“La cité de Lumbishi revêt une importance stratégique en raison de ses ressources minières. Sa chute aux mains du M23 marque une escalade dans le conflit qui oppose les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) au mouvement rebelle depuis plusieurs mois.”

Cet extrait de l’hebdomadaire tchadien Al Wihda est intéressant, car il montre que les motivations du groupe M23 sont multiples, et que la présence de ressources minières dans la région du lac Kivu, à la frontière entre la RDC et le Rwanda, est l’un des enjeux du conflit actuel.

Le site Radio-Canada rappelle ainsi que, outre l’or, les diamants ou le cobalt, “70 à 80 % du coltan de la planète provient de la République démocratique du Congo”, et en grande partie de la région du Kivu. Ce minerai, très inégalement réparti sur la planète, est central dans l’élaboration de produits électroniques comme les fusées, les téléphones portables ou les consoles de jeux. En 2000, une pénurie de coltan a ainsi freiné la fabrication de la Playstation 2.

Pour beaucoup d’habitants de la région, cette richesse est plutôt vue comme une malédiction tant sa présence provoque des conflits, notamment avec le voisin rwandais. En effet, la milice du M23 s’empare peu à peu de villes minières à la frontière pour ensuite exporter le coltan pillé vers le Rwanda et ainsi financer son effort de guerre.

Le président de la RDC ainsi que de nombreux observateurs accusent le Rwanda de soutenir activement le mouvement du M23. Un rapport des Nations unies estime qu’entre 3 000 et 4 000 soldats rwandais seraient ainsi présents en RDC aux côtés des rebelles.

L’avancée de cette milice – appelée “Mouvement du 23 mars” (M23) en référence à un accord de paix non respecté par le gouvernement congolais et l’opposition du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) – entraîne des mouvements massifs de population et une situation humanitaire alarmante. Selon le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR), 237 000 personnes auraient déjà fui les combats depuis le début de l’année.

Pour aller plus loin

Pour approfondir ce conflit toujours en cours, nous pouvons vous conseiller de consulter les liens suivants :

Et ce qu’il ne fallait pas rater non plus

Nous pouvons aussi conseiller aux élèves de terminale qui révisent le thème sur les conflits cette carte commentée, qui analyse les interventions des sociétés militaires privées dans le monde. Ces nouveaux acteurs de la guerre prennent en effet de plus en plus d’importance et sont souvent le relais des États dans des territoires lointains.