L’Union européenne a imposé lundi 17 mars des sanctions contre des chefs militaires rwandais et un responsable du secteur minier, en raison de l’offensive du groupe armé M23 soutenu par le Rwanda dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). En réponse, Kigali a annoncé la rupture de ses relations diplomatiques avec la Belgique, accusant l’ex-puissance coloniale d’avoir « pris parti » pour Kinshasa « bien avant et pendant le conflit en cours » en RDC. De son côté, le M23, qui devait participer à des pourparlers de paix mardi à Luanda, a fait volte-face et a annoncé son refus d’y prendre part.

© Marta NASCIMENTO/REA
Près de deux mois après l’accélération du conflit entre les rebelles du M23 alliés aux troupes rwandaises et les forces de la République démocratique du Congo (RDC), l’Union européenne (UE) a imposé lundi 17 mars des sanctions contre des chefs militaires rwandais et un responsable du secteur minier, en raison de l’offensive du groupe armé. Pour rappel, après avoir pris Goma fin janvier, puis Bukavu le 16 février, le groupe armé M23 poursuit, avec son allié rwandais, son offensive dans l’est de la RDC.
Dans la foulée de ces annonces européennes, le M23, qui devait participer à des pourparlers de paix mardi à Luanda, a fait volte-face et refuse d’y prendre part. Le groupe armé, qui avait indiqué plus tôt lundi envoyer une délégation pour « prendre part au dialogue direct » a expliqué son revirement dans un communiqué publié dans la soirée. « Les sanctions successives imposées à nos membres, y compris celles adoptées à la veille des discussions de Luanda, compromettent gravement le dialogue direct (…) Notre organisation ne peut plus poursuivre sa participation aux discussions », a-t-il estimé.
La Belgique, ancienne puissance coloniale
Ces sanctions, fortement appuyées par la Belgique, ancienne puissance coloniale à la fois de la RDC (ex-Zaïre) et du Rwanda, prévoient l’interdiction de se rendre dans l’UE ainsi qu’un gel des avoirs dans l’Union pour neuf personnes. Elles visent notamment trois hauts gradés de l’armée rwandaise – Ruki Karusisi, Eugène Nkubito et Pascal Muhizi – et le directeur général de l’Office rwandais des mines, du pétrole et du gaz (RMB), Francis Kamanzi. Quatre Congolais cadres du M23, dont son chef Bertrand Bisimwa, sont également visés.
« Le gouvernement du Rwanda a notifié aujourd’hui le gouvernement de Belgique de sa décision de rompre les relations diplomatiques, avec effet immédiat », a déclaré le ministère rwandais des Affaires étrangères dans un communiqué. Une décision liée selon Kigali aux « tentatives pitoyables » de Bruxelles de « maintenir ses illusions néocoloniales ».
La Belgique a « regretté » la décision « disproportionnée » du Rwanda de rompre ses relations diplomatiques et va à son tour déclarer persona non grata les diplomates rwandais en poste sur son sol, a réagi le chef de la diplomatie belge Maxime Prévot. « Cette décision (…) illustre que lorsque nous sommes en désaccord avec le Rwanda, il préfère ne pas dialoguer », a-t-il ajouté sur X.
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