Le ministre des Affaires Etrangères, Maxime Prevot, a affirmé mardi soir prendre acte de la décision du Rwanda de suspendre le programme de coopération bilatérale avec la Belgique. Il a souligné que la Belgique était en train de revoir celle-ci en vue de prendre des mesures, dans le contexte de la violation par le Rwanda de l'intégralité territoriale de la République Démocratique du Congo (RDC).
"Nous prenons acte de la décision du Rwanda de suspendre le programme de coopération bilatérale avec la Belgique. Suite à la violation de l'intégrité territoriale de la RDC et de la Charte des Nations Unies par le Rwanda, la Belgique s'est exprimée clairement pour une approche plus ferme à l'égard de Kigali. Elle était en train de faire la revue de l'ensemble de son programme bilatéral, comme je l'avais annoncé à plusieurs reprises. Ceci aurait débouché sur des mesures relatives à notre coopération que le Rwanda anticipe à présent", a réagi le ministre belge des Affaires Etrangères, Maxime Prévot. Celui-ci a dit souhaiter que "le processus de suspension se déroule de façon la plus professionnelle possible pour préserver les acquis de notre coopération de longue date au bénéfice de la population rwandaise qui n'a pas à pâtir de cette suspension".
La Belgique, ancienne puissance coloniale à la fois de la RDC (ex-Zaïre) et du Rwanda, avait notamment demandé fin janvier à l'Union européenne d'envisager des sanctions contre le Rwanda, alors que le M23 et les troupes rwandaises venaient de s'emparer de Goma, grande ville et noeud économique du Nord-Kivu.
Dimanche, le groupe armé et ses alliés se sont emparé de Bukavu, chef-lieu du Sud-Kivu voisin du Nord-Kivu.
Kinshasa accuse Kigali de vouloir contrôler l'exploitation et le commerce de minerais - dont le sous-sol de l'est de la RDC est riche - utilisés dans les batteries et les équipements électroniques.
Le Rwanda dément, et affirme que sa sécurité est menacée par certains groupes armés présents dans la région, notamment les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), créées par d'anciens responsables hutu du génocide des Tutsi au Rwanda.
Au total, le Rwanda perçoit environ 1,3 milliard de dollars d'aide internationale, un revenu substantiel quand ses derniers budgets annuels avoisinaient les 4 milliards.